banalité de base sur l'antiracisme

A la fin du 20° siècle, on pouvait penser que l'antiracisme avait gagné la bataille des esprits en étant une juste opinion partagée par le plus grand nombre quelles que soient la classe sociale ou l'origine ethnique. A la différence des discriminations sexuelles, le racisme est une réalité historique qui cause toujours, dans le monde, massacres, guerres et génocides. On peut se poser la question de savoir si cette haine meurtrière vis à vis de l'autre parce qu'il est différent n'est pas ancrée en tout être humain qui porte en lui cette "part maudite" (pulsions meurtrières et sadiques)  dont parlait Georges Bataille. 

Pourtant, on pensait que, grâce à l'éducation, au progrès social, à la morale humaniste, on progressait dans les relations entre les peuples. Malheureusement, on s'est trompé et le racisme, de nouveau réapparaît. Aux Etats-Unis d'Amérique la haine entre les Noirs et les Blancs redevient de plus en plus présente et les manifestations violentes de diverses sortes se multiplient. A un degré moindre, en France, réapparaissent des attitudes xénophobes parfois violentes. Les souvenirs jamais oubliés de la guerre d'Algérie ont toujours laissé leurs germes nauséabonds. La France fut un pays colonialiste et beaucoup de jeunes Africains ne supportent plus que nos dirigeants les  considérent comme des peuples soumis et dominés qui doivent travailler durement pour enrichir certaines grosses entreprises hexagonales qui les exploitent honteusement. En parallèle, l'immigration est de moins en moins tolérée par beaucoup de Français qui constatent que leur pays connaît une certaine forme de récession économique se traduisant par un taux de chômage important avec comme conséquence que le racisme croît de nouveau dans notre pays. C'est le cas particulièrement des enfants des personnes issues de la classe ouvrière ou petits employés qui ont vu leur niveau de vie baisser et qui ont peur du déclassement social. 

Il y a toujours eu du racisme en France mais le fait nouveau est l'apparition de théories identitaires dites indigénistes. Le parti des indigènes de la République appelle à lutter contre "les logiques impériales et raciales de l'Etat et de la société française". Le comité Adama  parle même d'un"système racial de persécution et d'élimination" au profit des blancs. Les théoriciens de ces mouvements identitaires affirment que l'esclavage, la "traite négrière" et la colonisation furent les prémices de cette domination des blancs sur les peuples africains. Cela n'a pas cessé aujourd'hui et n'a changé que de formes d'après "les indigénistes". Tous les "blancs" sont donc responsables. On est dans des erreurs d'analyse plus ou moins volontaires. L'esclavage a existé depuis la plus haute antiquité et a concerné tous les peuples quel que soit le continent. Comment considérer comme coupables les paysans et ouvriers qui constituaient plus de 80% de la population et qui travaillaient comme des bêtes (lire Zola, Maupassant, S. Weil etc.)? Je ne me sens aucunement responsable du colonialisme quand j'ai vu mes grands-parents mes oncles et tantes travaillaient du matin au soir. En outre, je suis d'une famille qui a fait partie de cette partie importante du peuple français qui a soutenu les luttes d'indépendance nationale des peuples colonisés. C'est une partie de l'histoire de France que l'on occulte: de nombreux Français, les communistes en particulier mais pas seulement eux, ont soutenu les indépendances africaines et indochinoises. Pourquoi ne le dit-on pas à nos élèves? 

Peu à peu réapparaissent les haines imbéciles portées par des leaders politiques plus ou moins sincères et surtout soucieux de se faire un nom, une pauvre célébrité de dirigeants, d'oligarques. La situation sociale permet tous les excès de langage car il est vrai qu'une grande partie de la population immigrée vit dans des conditions précaires et difficiles, parfois indignes. N'oublions pas que c'est aussi le cas de beaucoup de Français de "souche" particulièrement dans les villes moyennes et zones rurales. C'est la preuve que les questions économiques sont plus essentielles que celles de "couleurs de peau". L'être humain est trop médiocre ou limité pour comprendre cette vérité et les relations entre citoyens de diverses origines ne s'amélioreront pas. En outre, elles se compliquent du fait des questions religieuses qui font que la religion musulmane de beaucoup d'immigrés est difficilement intégrable dans un pays, comme la France, qui se dit laïque. 

En conclusion provisoirement car ce conflit n'est pas prêt d'être résolu, il semble que ce soit la fin des relations apaisées entre cultures différentes. Les révoltes seront sporadiques. Aux Etats-Unis, la situation pourrait devenir catastrophique et déboucher sur des émeutes quasi-insurrectionnelles. N'est-on pas en train d'assister à une forme de décadence occidentale? Les grands gagnants de cette déliquescence seront sans doute les peuples asiatiques.