la logique du système actuel est basée, me semble-til, sur un ensemble de paradoxes. L'un des plus évidents est la contradiction entre la recherche continue d'une croissance exponentielle du produit intérieur brut en économie et celle d'un développement écologique respectueux de l'environnement.

Les dirigeants politiques et les "médiocrates" de l'information spectaculaire cherchent à nous sensibiliser au développement durable et local, aux énergies "propres", à une consommation raisonnée, au tri sélectif... Et même s'ils s'adressent souvent à nos émotions irrationnelles par la publicité, leurs messages écologiques rencontrent un écho favorable dans l'opinion. Notre sens moral et notre médiocre intelligence si rarement sollicitée par nos dirigeants nous incitent à évoluer. Ceux qui se sentent investis d'une mission citoyenne, les plus responsables (du moins ceux qui se pensent ainsi), adhèrent à ce discours de bon sens et de sagesse et influencent les comportements. De plus en plus de personnes changent d'attitude et la prise de conscience écologique se généralise, dans les discours du plus grand nombre. Un consensus général semble se dégager sur cette question de l'écologie.

Pourtant, si l'on regarde les choses objectivement, on comprend que quelque chose ne fontionne pas dans nos sociétés quand on constate que, malgré cette bonne conscience généralisée, la pollution ne cesse de croître dans le monde. Alors nos "médiocrates" cherchent les fautifs et il est vrai qu'il y a toujours des "salauds", au sens sartrien du terme, à trouver. C'est Bolsonaro qui favorise la destruction de la forêt amazonienne pour les profits de grands propriétaires; ce fut Trump qui a retiré les Etats-Unis d'un accord international contre les émissions de gaz à "effet de serre". C'est surtout la faute des pays "émergents" qui développent une puissance industrielle: La Chine qui sera bientôt la première puissance économique mais aussi la plupart des pays asiatiques dont l'expansion est de plus en plus le moteur du développement du capitalisme financier et marchand.

En réalité, si la polluton s'accroît, c'est la logique du système. Nos technocrates et nos oligarques occidentaux sont sincères dans leurs désirs de changer les processus de production et de consommation en prenant en compte le paramètre écologique. Ce processus permet, en outre, de relancer une économie qui stagne. Auparavant, en cas de récession, les conséquences destructrices des guerres permettaient une reprise économique. Aujourd'hui, l'économie dite "verte" permet d'envisager une relance des produtions obligées de s'adapter à de nouvelles demandes et de nouveaux marchés. Raison éthique, scientifique et intérêt économique se complètent pour le profit des actionnaires.

Quant à nous, les médiocres, nous savons qu'il faut améliorer la situation de notre planète menacée par la pollution mais nous oublions vite nos intentions généreuses. Qui veut supprimer sa climatisation, son smartphone, sa nourriture industrielle etc.? Concrètement, très peu de citoyens veulent remettre en cause la croissance du PIB et nous nous réjouissons que certaines de nos entreprises pénètrent le marché chinois pour notre bien-être intérieur. Nous soutenons nos entreprises et sommes heureux quand Renalt ou Peugeot/ Ctroën accèdent à un marché de 20 millions de véhicules par an (2 millions en France) Alors on veut tous croire que la croissance existera toujours grâce aux centrales nucléaires , aux villes propres et vertes etc. Certains rêvent et fantasment en envisageant des "avions non polluants" etc. Nous savons pourtant, au fond de nous, que ces changements technologiques entraînent d'autres pollutions mais nous sommes aveugles et sourds quand nous le voulons.

Par notre comportement vertueux, nous pourrons peut-être stabiliser les dégâts que nous causons à l'environnement dans nos pays occidentaux. Cela concerne, au grand maximum 1 milliard de personnes mais les 6 milliards restants, les Asiatiques, les Africains, les peuples d'Amérique du Sud veulent accéder à nos biens de consommation, à notre qualité et à notre niveau de vie moyen. Ce ne serait d'ailleurs que justice. L'accroissement prioritaire du PIB international est la logique du système, alors la pollution augmentera.

Il faudrait pourtant changer de paramètres. Il faudrait que nous fassions preuve, dans nos pays dits développés de plus de sagesse pour ne plus être des individus aveugles soumis à leur environnement économique de consommateurs. Sortir de la logique du système c'est vivre frugalement et pratiquer une sobriété heureuse. Mais la conscience des médiocres n'a jamais dirigé le monde des choses déterminées par les lois du marché.

banalité de base sur l'écologie

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