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laviemédiocre
26 avril 2021

banalité de base sur les féminismes

J'ai connu les débuts du féminisme dans les années qui suivirent 68. L'évolution sociologique et économique entraînait un bouleversement total des moeurs et mentalités. Le mouvement trouva sa vigueur dans les revendications du MLAC (mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception). La France, après les massacres de la 1° guerre mondiale, avait perdu tellement de jeunes hommes que sa démographie était déficitaire. La loi interdisait et sanctionnait l'avortement. La génération du "baby boom", qui commençait à vivre dans une société de bien-être pour une longue période pacifique heureusement toujours présente, ne pouvait supporter une telle contrainte. C'était l'époque dans les pays anglo-saxons ou du nord de l'Europe du "Peace and Love". 

De nombreuses jeunes femmes associées aux mouvements d'extrème gauche, qui comprenaient pas mal de médecins et personnels de santé, pratiquèrent de nombreux avortements clandestins. Nous, militants, dirigions les femmes qui le désiraient, vers ces centres plus ou moins "tolérés" et le mouvement eut un tel succès populaire que la loi "dite Veil" autorisa l'avortement après la loi Neuwirth qui libérait l'accès aux moyens de contraception. Au même moment, le MLF (mouvement de libération des femmes) s'attaquait aux stéréotypes culturels des relations hommes, femmes. Sortir des attitudes machistes impliqua d'abord un changement des rapports traditionnels au sein du couple, puis le droit à l'autonomie financière et individuelle de la femme. Le MLF fut à l'inititive de plusieurs procès célèbres concernant les viols. La lutte féministe fut vraiment un révélateur pour les hommes de ces années de la fin du 20° siècle, particulièrement dans les pays méditerranéens fort en retard au niveau des mentalités. Nos attitudes machistes étaient évidentes et nous n'imaginions pas la réalité de la vie quotidienne des femmes. En plus l'ignorance, en matière de sexualité, était si répandue que nous étions frustrés et malhabiles.

Où en est le mouvement féministe actuellement? Je préfère dire les féminismes car ce mouvement, comme bien d'autres, a vieilli, a perdu son dynamisme créatif. Si Simone de Beauvoir fut l'inspiratrice du féminisme, à la suite de son livre "le deuxième sexe" et de cette fameuse formule: "la femme est un homme comme les autres", un grand nombre d'intellectuelles se sont emparés du féminisme par conviction peut-être mais surtout comme fonds de commerce. Au départ, il y avait des militantes engagées, maintenant le féminisme est souventr devenu le "fonds de commerce" de  certaines. Je me souviens d'une jeune femme humaniste sincère, soucieuse de bien agir "représentante d'une association "de femmes célibataires" interrogée par une journaliste connue sur une grande chaîne de télévision. Je me suis dit que cette dame avait trouvé le filon, elle pouvait vivre longtemps en profitant de la misère des autres. Elle dirigeait une association sans militants dont les subsides sont assurés par les institutions publiques et capitaux privés grâce à des  réseaux de connaissance (les questions liées aux femmes célibataires n'étant pas près de trouver une solution pérenne dans une société où s'accroissent marginalité et pauvreté). Objectivement, je pense que de plus en plus de femmes issus de la moyenne et de la grande bourgeoisie intellectuelle utilise le féminisme pour dissimuler leur soif de pouvoir politique, intellectuel ou économique. C'est la raison implicite des revendications qui se sont imposées dans les partis puis dans tous les cercles dirigeants pour l'intérêt de quelques femmes dirigeantes ou du moins soucieuses de faire partie de l'oligarchie dirigeante. il est vrai qu'on ne peut reprocher à ces femmes arrivistes et ambitieuses d'employer tous les moyens pour leur réussite. Les hommes de ces milieux sont eux aussi prêts à tout pour gagner leur place et imposer leur pouvoir. 

Maintenant, s'imposent d'autres conceptions féministes dont la diversité n'a d'égale que leur logomachie. C'est la mode dans les milieux intellectuels des sciences humaines et culturels à la recherche de provocation et de scandale spectaclulaires. Les théories "anti-mâles" tentent d'imposer leur doxa morale. Après le mouvement "Me too" un certain nombre de mouvements féministes en arrivent à considérer tous les hommes comme des prédateurs. Je pense qu'effectivement il y a, en l'homme", des pulsions agressives et violentes (reste d'animalité???) mais bien des femmes célèbres de l'histoire ont montré, elles aussi, des côtés criminels et meurtriers. Il est difficile de croire également que les femmes ont été continuellement soumises, réduites et exploitées. La littérature médiévale de l'amour courtois, des fabliaux, celles du 16°, du 17°, Sans parler des Lumières de la société du 18° démontrent que beaucoup de femmes ont su et surtout ont pu exprimer leurs personnalités en ayant des positions sociales éminentes et en étant considérées comme des personnalités de qualité. C'est la raison pour laquelle, les féministes évoquent surtout le 19° siècle quand la bourgeoisie accédant au pouvoir imposa juridiquement des relations inégales et contraintes entre les sexes.

En conclusion, il est certain que le féminisme a permis de changer les relations entre les sexes donc les rapports humains. Les valeurs de douceur, de tendresse et d'amour se sont imposées spirituellement et surtout la femme est maintenant considérée comme un être libre et égal aux hommes dans tous les domaines. Il est à craindre que certaines extrêmistes sincères mais surtout intellectuelles, ayant besoin de reconnaissance institutionnelle, imposent des opinions complètement délirantes, accroissant le mal-être de plus en plus d'individus dans une société en crise et probablement décadente.

 

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